In Communiqué de presse, Nouvelles

Dans le sillage de l’urgence climatique, les pays du continent africain sont confrontés à de graves conséquences, même s’il est de notoriété publique qu’ils sont les plus faibles contributeurs aux émissions mondiales de carbone. La 26e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) se tiendra à Glasgow, au Royaume-Uni. La COP26 vise à engager les États à atteindre des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions en 2030. En préparation de cette COP, nous reconnaissons que plus de 20 pays africains ont déjà révisé ou mis à jour leurs contributions déterminées au niveau national (CDN).

Cette déclaration a été produite pendant la Semaine africaine du climat 2021 lors d’un événement parallèle organisé par l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA), ActionAid Ghana (AA-Ghana) et Voluntary Service Overseas (VSO). Elle a été signée par des organisations de la société civile, des réseaux et des organisations d’agriculteurs, des organisations de pêcheurs et d’éleveurs, des groupes de populations autochtones, des organisations de jeunes et de femmes, des organisations écologistes et de consommateurs de toute l’Afrique.

Nos demandes aux gouvernements africains et aux négociateurs climatiques

L’urgence d’agir. L’urgence climatique est là, et ses impacts s’intensifient rapidement. L’avenir de notre continent est en jeu. Les gouvernements africains doivent exiger des mesures urgentes de la part des grands émetteurs historiques en augmentant les financements, en fixant des objectifs de réduction des émissions plus élevés et en raccourcissant les délais. Nous avons besoin que les pays du Nord respectent de toute urgence leurs engagements en matière de réduction des émissions et de financement du climat. Les gouvernements africains doivent donc s’unir et coordonner entre eux leurs demandes pour une réponse rapide. Nous attendons du président de l’UA et des chefs respectifs des organes sous-régionaux qu’ils dirigent ce processus de coordination.

Planification, financement, mise en œuvre et suivi du climat à tous les niveaux. Il est essentiel d’intensifier la planification, la mise en œuvre et le suivi de l’adaptation au climat au niveau communautaire. Les gouvernements doivent de toute urgence accorder la priorité à l’accès à l’information sur le climat, aux systèmes alimentaires durables et adaptatifs, à l’approvisionnement en eau, par exemple aux systèmes durables de collecte des eaux de pluie, et à la protection sociale. Il est essentiel pour les gouvernements africains de fournir des financements publics et de veiller à ce que tous les plans soient résilients au climat.

Se concentrer davantage sur l’adaptation plutôt que sur l’atténuation. Les CDN de nombreux pays africains sont trop axés sur l’atténuation, alors que la contribution de nos pays aux GES est largement reconnue comme étant insignifiante. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre l’adaptation et l’atténuation, car les impacts du changement climatique se font déjà sentir, et nous devons donc aider les communautés à s’adapter tout en s’engageant sur la voie de la résilience climatique. Nous demandons donc aux gouvernements de mettre davantage l’accent sur l’adaptation dans les programmes d’action de tous les pays africains dans leurs CDN.

Financement de l’action climatique. Nous demandons aux gouvernements africains de s’unir dans leurs négociations lors de la COP26 et d’autres plateformes pour exiger une augmentation du financement des actions d’adaptation dans les flux de financement du changement climatique. Dans le cadre du Fonds vert pour le climat (GCF), le financement du climat et d’autres portefeuilles de financement favorisent les actions d’atténuation au détriment de l’adaptation. C’est l’une des raisons pour lesquelles les CDN des pays africains se concentrent davantage sur l’atténuation et moins sur l’adaptation.

Donner la priorité aux actions locales visant à réduire les GES dans l’atmosphère. Il est urgent de placer la protection, l’expansion et la restauration de notre biodiversité au centre des stratégies d’atténuation et d’adaptation. Donner la priorité aux stratégies d’atténuation durables telles que l’agroécologie, les énergies propres renouvelables et l’économie circulaire atténuera le changement climatique et nous placera sur une voie de développement plus durable, en stimulant la sécurité alimentaire, la santé, le bien-être et les opportunités économiques.

L‘agroécologie est la solution la plus durable à la crise climatique. Pourtant, on accorde souvent plus d’attention aux solutions dites de marché, aux technologies, telles que la bioénergie pour la capture et le stockage du carbone (BECCS), et aux assurances climatiques. Les gouvernements africains doivent s’unir pour investir dans la transition agroécologique au niveau national et exiger une reconnaissance et un soutien accrus de l’agroécologie au sein de la CCNUCC, du CSA, du GAFSP et d’autres forums internationaux comme étant la meilleure solution aux crises du climat et du système alimentaire.

Placer les droits de l’homme au centre de l’agenda climatique.  La crise climatique ne sera pas résolue si l’on ne s’attaque pas aux violations des droits de l’homme ; en particulier, il est nécessaire d’adopter une approche globale qui tienne compte des dimensions économiques, sociales, culturelles et politiques du changement climatique. La prise en compte des droits de l’homme renforcera également l’autonomie des groupes les plus touchés, notamment les jeunes et les femmes, en leur permettant de mettre en œuvre, de suivre et d’amplifier les interventions/problèmes qu’ils jugent prioritaires.

Conclusion

La pandémie de COVID-19 a encore accru les enjeux, en particulier pour les pays pauvres et en développement d’Afrique qui subissent déjà le poids du changement climatique et de l’insécurité alimentaire. Le moment est venu pour les délégués gouvernementaux de toute la région africaine de répondre à l’appel de ceux qu’ils représentent en exigeant de véritables solutions pour faire face à la crise climatique. Nous observons nos gouvernements et les pays industrialisés alors qu’ils se dirigent vers la COP26 à Glasgow.

 

Signé

Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA)

ActionAid Ghana (AA-Ghana)

Coalition de défense de l’agriculture durable (ACSA) Ouganda

Agripoint Initiatives Limited Ouganda

Caritas Zambie

Centre for Indigenous Knowledge and Organizational Development (CIKOD) Ghana

Consortium sur le changement climatique en Éthiopie (CCC-E)

FONDATION EVANGOR, Ghana

FIAN International Zambie

Les Amis de la Maison Verte, Ghana

Institut ghanéen des moyens de subsistance durables

Institut de permaculture du Ghana

Goshen Global Vision, Ghana

Green Enviro Watch (GEW), Zambie

Green Living Environment (GLM), Zambie

Haki Nawiri Afrique, Kenya

Association pour la santé des femmes africaines (HAWA), Ghana

Indigenous Women and Girls’ Initiative, Kenya

JAS FARM, Ghana

Association pour le développement social et culturel des Mbororo (MBOSCUDA) Cameroun

Association nationale pour le développement de l’action des femmes (NAWAD) Ouganda

Offinso Partners in Sustainable Development, Ghana

Réseau rwandais sur le changement climatique et le développement (RCCDN) Rwanda

Association des agricultrices rurales du Ghana (RUWFAG)

Fondation Save Our Environment, Ghana

Paroisse catholique de St Martin De Pores, Ghana

Soutien au projet/programme de mobilisation communautaire, Ghana

Forum social sénégalais (FSS) Sénégal

Service volontaire outre-mer (VSO)

Fondation Youth Harvest, Ghana

Réseau zambien sur le changement climatique (ZCCN)

Plate-forme des acteurs humanitaires de Zambie (ZHAP)

Les organisations membres de l’AFSA :

Réseau africain de la biodiversité (ABN)

Centre africain pour la biodiversité (ACB)

Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale (ADEPA)

Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN)

Comité Ouest Africain de Semences Paysannes (COASP)

Comparaison et soutien au développement endogène (COMPAS Afrique)

Réseau pastoral d’Afrique orientale et australe (ESAPN)

Forum des petits exploitants agricoles d’Afrique orientale et australe (ESAFF)

Réseau Foi et Justice du bassin du fleuve Mano (FJN)

Réseau des semences de ferme (FASSNET)

Fédération Agroécologique du Bénin (FAEB)

Communauté des conseils chrétiens et des églises d’Afrique de l’Ouest (FECCIWA)

Les Amis de la Terre Afrique (FoEA)

La justice globale maintenant !

Groundswell Afrique de l’Ouest (GWA)

Fondation pour la santé de la Terre Mère (HOMEF)

Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique (IPACC)

Institut Africain pour le Développement Economique et Social (INADES-Formation)

Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV)

Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE International)

La Via Campesina SEAfrica

Association pour la gestion écologique et participative des terres (PELUM)

Plate-forme Régionale des Organisations Paysannes d’Afrique Centrale (PROPAC)

Programme régional de permaculture pour les écoles et les collèges (ReSCOPE)

Réseau Africain pour le Droit à l’Alimentation (RAPDA -Togo)

Assemblée des femmes rurales (RWA)

Alliance tanzanienne pour la biodiversité (TABIO)

Mille courants

Union Africaine des Consommateurs (UAC)

Nous sommes la solution (WAS)

Voisins du monde

Alliance zambienne pour l’agroécologie et la biodiversité (ZAAB)

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