La 4e conférence biennale de l’AFSA sur les systèmes alimentaires s’est tenue à Yaoundé, au Cameroun, du 28 au 30 novembre 2022, sous le titre « Mobiliser les politiques et actions alimentaires africaines pour des systèmes alimentaires sains ». La conférence a rassemblé 170 participants de 27 pays.
Organisée dans le cadre de l’Année de la nutrition de l’Union africaine, la conférence visait à mobiliser les citoyens et les gouvernements africains pour exiger un changement des politiques alimentaires et mettre en œuvre des actions urgentes pour des systèmes alimentaires sains, nutritifs et inclusifs.
L’événement s’est déroulé sous le patronage du ministre de l’agriculture et du développement rural du Cameroun. Au total, environ 500 participants ont assisté aux différentes phases de l’événement : conférences, visites de terrain, expositions, activités culinaires et soirée culturelle.
Les présentations principales faites par des experts en nutrition et en systèmes alimentaires, suivies de débats, de travaux de groupe et d’un retour d’information en plénière, ont débouché sur une série de recommandations :
- Les gouvernements africains devraient devenir des partenaires stratégiques dans le renforcement des capacités institutionnelles des communautés agricoles à poursuivre l’agroécologie, qui renforce la production alimentaire, améliore les revenus et assure la sécurité nutritionnelle des communautés locales à faible coût.
- Les gouvernements africains devraient donner la priorité à l’agroécologie pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires face à des crises telles que la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine.
- La Commission de l’Union africaine devrait donner la priorité à l’élaboration d’une politique des systèmes alimentaires fondée sur les aliments et les plats culturels africains, en reconnaissant leur valeur pour la santé et la sécurité nutritionnelle des populations.
- Les bailleurs de fonds devraient orienter les financements vers la généralisation de la campagne « Je mange africain », en alignant les politiques et les programmes sur la transition vers l’agroécologie.
- Les experts en santé, les enseignants, les citoyens, les chefs religieux, les chefs traditionnels, les établissements d’enseignement, les artistes du spectacle, les médias, les pêcheurs, les éleveurs, les députés, les acteurs étatiques, les universitaires, les entrepreneurs, les coopératives, les diététiciens et les associations de consommateurs devraient contribuer à faire en sorte que davantage de personnes adoptent une alimentation saine et culturellement appropriée.
L’événement a officiellement lancé la campagne « Je mange africain », qui vise à inciter les Africains à réclamer des aliments, des plats, des régimes et des cuisines traditionnels. La conférence a également marqué la publication du nouveau guide terre-à-terre, « Je mange africain : un sol sain, des aliments sûrs et des régimes diversifies ». Ce guide vise à susciter l’intérêt des gens pour l’apprentissage des aliments et des cultures uniques, délicieux et sains de l’Afrique et à favoriser une voie plus sûre, plus saine et plus durable vers la souveraineté alimentaire.
En outre, les communications dans la presse et les médias sociaux ont mobilisé les acteurs de la politique alimentaire dans le pays hôte, en Afrique et au-delà.
L’AFSA, à travers le succès de cette conférence, a démontré sa capacité à mobiliser une diversité d’acteurs pour constituer un mouvement pour l’amélioration des systèmes alimentaires en Afrique et à interpeller les politiques pour élaborer des politiques alimentaires et nutritionnelles plus souveraines et plus saines.
