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La profonde déception de l’Afrique face à l’enlisement des négociations sur l’agriculture lors de la COP 28

L’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA), qui représente 37 réseaux et organisations africains représentant 200 millions d’Africains, salue les premières mesures prises lors de la COP 28. L’accord sur l’opérationnalisation de l’accord sur les pertes et dommages, la signature de la « Déclaration des Émirats sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique » par 134 dirigeants mondiaux, ainsi que l’accent mis par la présidence de la COP 28 sur la transformation des systèmes alimentaires, avec tous ses inconvénients, et l’accord mondial visant à réduire la production de méthane de 30 % d’ici à 2030, figurent parmi les résultats notables.

Cependant, l’AFSA exprime sa profonde déception et son inquiétude quant au blocage des négociations sur les travaux conjoints de Charm el-Cheikh sur l’agriculture et la sécurité alimentaire (SSJW). Malgré l’importance cruciale de ces questions, les négociations sur les travaux conjoints sur l’agriculture et la sécurité alimentaire de la COP 28 sont dans l’impasse, ce qui confirme l’absence de progrès constatée lors de la réunion de l’organe subsidiaire SB58 qui s’est tenue à Bonn au mois de juin.

Cette impasse est encore aggravée par le fait que les négociations se sont terminées sans aucun accord substantiel. Le report des négociations à juin 2024 est le signe d’un retard inquiétant dans la résolution des problèmes climatiques urgents auxquels est confrontée l’agriculture africaine, ce qui compromet gravement la possibilité d’une action climatique significative dans un secteur qui fait partie intégrante de la survie et de la résilience de l’Afrique.

Notre inquiétude s’accentue avec le récent projet de bilan mondial, qui omet de manière alarmante les actions relatives à la transformation des systèmes alimentaires. Cette omission significative mine le rôle essentiel de l’agriculture dans les efforts d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, mettant à l’écart un élément clé de la lutte contre le changement climatique.

Dans ces conditions, l’AFSA demande instamment :

Action immédiate dans l’impasse du SSJW : sortir de l’impasse dans les négociations du SSJW. Nous appelons à un engagement renouvelé et à un dialogue pragmatique afin d’établir une feuille de route claire et réalisable pour intégrer les préoccupations agricoles dans l’agenda climatique mondial.

Inclusion des systèmes alimentaires dans l’inventaire mondial : Reconnaître et réaffirmer le rôle central de la transformation des systèmes alimentaires dans la résilience climatique et l’atténuation de l’impact du changement climatique pour les plus vulnérables dans l’inventaire mondial.

Continuer à mettre l’accent sur l’agroécologie : L’agroécologie, en tant qu’approche durable et inclusive, devrait être au cœur des discussions politiques, des interventions programmatiques et des stratégies de mise en œuvre pour une agriculture résiliente au climat.

Des solutions climatiques axées sur les communautés : Donner la priorité aux solutions locales et communautaires, en particulier celles qui soutiennent les petits producteurs de denrées alimentaires, les éleveurs, les pêcheurs et les groupes indigènes.

Financement climatique ciblé pour l’agroécologie : Plaider en faveur d’une allocation stratégique du financement climatique pour soutenir les actions locales et durables en matière de climat, en particulier pour les communautés vulnérables en Afrique.

L’AFSA reste fidèle à son engagement en faveur de l’intégration de l’agroécologie dans les politiques et les décisions relatives au climat. Les défis mis en évidence lors de la COP 28 doivent être relevés de toute urgence et faire l’objet d’une action décisive. L’avenir de nos systèmes alimentaires et le bien-être de millions de personnes en dépendent.


À propos de l’AFSA

L’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) www.afsafrica.org est une solide coalition d’organisations de la société civile qui se consacre à la promotion des causes de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie sur le continent africain. Il s’agit du plus grand réseau de réseaux en Afrique, avec 37 membres qui, ensemble, peuvent toucher jusqu’à 200 millions d’Africains. Ses membres sont des agriculteurs, des communautés indigènes, des éleveurs, des pêcheurs, des réseaux de consommateurs, des réseaux de femmes et de jeunes, des organisations confessionnelles et des organisations de la société civile (OSC).

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