Une note d’orientation de la COP28 pour renforcer l’adaptation et la résilience au climat grâce à l’agroécologie
Cette note politique détaille la vision et les priorités de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) en matière d’agriculture, d’adaptation, de pertes et dommages et de finance. L’intervention de l’AFSA sur le changement climatique se concentre sur l’intégration de l’agroécologie dans les politiques et les négociations sur le climat. Notre position s’appuie sur des recherches politiques menées dans plus de 10 pays africains et au niveau régional, sur des consultations nationales des principales parties prenantes à travers le continent, sur plus de 100 études de cas sur l’agroécologie documentées à travers le continent africain, sur des études scientifiques provenant d’organismes internationaux de science du climat et sur des engagements avec les gouvernements africains et les négociateurs climatiques.
L’agriculture africaine dépendant essentiellement de l’agriculture pluviale, des centaines de millions de personnes ne bénéficient pas du même filet de sécurité que les habitants des pays riches et industrialisés. Plus que dans toute autre région, le changement climatique a réduit la croissance de la productivité agricole de 34 % depuis 1961 et le réchauffement futur devrait avoir un impact négatif sur les systèmes alimentaires en Afrique en raccourcissant les saisons de croissance et en augmentant le stress hydrique, un réchauffement global supérieur à 2 °C entraînant des réductions de rendement pour les cultures de base dans la majeure partie de l’Afrique. Les conclusions du GIEC montrent que les phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront les risques d’insécurité alimentaire, la hausse des prix des denrées alimentaires, la réduction de la diversité alimentaire et la diminution des revenus des agriculteurs et des pêcheurs, empêchant ainsi l’Afrique d’atteindre l’objectif de développement durable n° 2 d’ici à 2030.
L’objectif climatique de l’AFSA est de renforcer la résilience de l’Afrique au changement climatique en intégrant l’agroécologie dans les décisions et les politiques relatives au changement climatique. Pour ce faire, nous donnons la priorité aux mesures d’adaptation qui placent les petits producteurs de denrées alimentaires et les communautés autochtones au centre des solutions climatiques, en associant les connaissances locales et autochtones à la science de pointe sans menacer la biodiversité et la sécurité alimentaire.
Le rapport de synthèse du GIEC à l’intention des décideurs politiques reconnaît avec une grande confiance l’importance des principes et pratiques agroécologiques, de la gestion écosystémique de la pêche et de l’aquaculture, et d’autres approches qui fonctionnent avec les processus naturels, soutiennent la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé et le bien-être, les moyens de subsistance et la biodiversité, la durabilité et les services écosystémiques.
C’est pourquoi cette note politique détaille la position de l’AFSA sur les sujets critiques qui seront discutés lors de la COP 28. La COP28 offre la possibilité de prendre des décisions et de progresser concrètement dans la mise en œuvre d’actions dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de l’adaptation, du financement, des pertes et dommages, entre autres. Elle devrait permettre aux parties de conclure un bilan honnête et de s’accorder sur des objectifs concrets afin de garantir un avenir durable et vivable pour tous, en plaçant les plus vulnérables au premier plan de l’action climatique.
Nous appelons donc à une transition de l’agriculture industrielle à fortes émissions, des monopoles des entreprises sur les systèmes alimentaires et des fausses solutions climatiques vers l’agroécologie et l’autosuffisance.