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Nous sommes solidaires de nos frères et sœurs dans nos nombreuses et diverses circonscriptions à travers l’Afrique. Nous envoyons un message d’espoir à chacun d’entre vous et à votre famille pour les aider à faire face à l’impact dela pandémie COVID-19 et à l’anxiété qu’elle suscite. Nous prévoyons que la pandémie affectera l’Afrique différemment des autres continents. Bien que le nombre de victimes africaines soit actuellement beaucoup plus faible que sur les autres continents, nous devons rester vigilants. Si le virus se répand largement dans nos populations, nous pourrions être plus touchés que tout autre continent.

Bien que l’heure soit à la « distanciation sociale », nous devons nous appuyer sur la source de notre résilience, à savoir notre cohésion sociale et notre solidarité. Nous appelons les communautés à continuer à se soutenir mutuellement en ce moment difficile, en particulier les plus vulnérables d’entre nous, avec compassion, résilience et espoir. Nous appelons les gouvernements africains à veiller à ce que leurs réponses à cette crise tiennent pleinement compte des besoins des plus vulnérables : les jeunes des villes, les enfants des rues, les ménages dirigés par des femmes, les migrants, les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Ce qui devient plus clair maintenant, c’est que la source de COVID-19 est fortement liée aux activités du système alimentaire industriel. L’accaparement des terres et l’expansion de la monoculture dans des écosystèmes jusque-là non perturbés ont franchi leurs limites et entraîné le passage de maladies virales des animaux aux humains. L’élevage industriel – production intensive de bétail – a entraîné un affaiblissement du système immunitaire et une transmission plus virulente des maladies. L’Afrique doit inverser son ouverture aux systèmes agricoles industriels si nous voulons nous libérer de la menace imminente de nouvelles pandémies qui s’attaquent à nos populations.

Les gouvernements devraient de toute urgence repenser leur approche des systèmes alimentaires africains :

  1. Les gouvernements devraient revoir l’importance qu’ils accordent à l’agriculture de marché basée sur les produits de base. Réorienter l’agriculture pour qu’elle dépende des marchés internationaux des produits de base ne fera qu’accroître la vulnérabilité des agriculteurs lorsque le système qui les entoure s’effondrera, comme c’est le cas actuellement. L’impact que ce virus aura sur les agriculteurs qui sont enfermés dans le régime international de commerce des produits de base est incalculable.
  2. Les gouvernements devraient soutenir et développer le concept de systèmes alimentaires territoriaux. Une approche territoriale permet de revitaliser les zones rurales en les reliant aux zones urbaines voisines, de stimuler l’économie rurale, d’améliorer les infrastructures et de localiser la gouvernance. Ce type de développement augmentera notre résistance aux futures pandémies.
  3. Les gouvernements devraient être responsables des ressources qu’ils obtiennent de sources extérieures pour soutenir les personnes dans le besoin.
  4. Les femmes sont souvent chargées de nourrir la famille, de s’occuper des enfants, des malades et des personnes âgées. Cela augmente potentiellement l’exposition des femmes à la COVID-19, avec des répercussions sur la santé et la nutrition de la famille. Les droits des femmes à une protection et à des soins égaux doivent être sauvegardés.
  5. La biodiversité agricole est la source de la résilience de nos systèmes alimentaires. En période d’éloignement et de verrouillage, les agriculteurs et autres producteurs de denrées alimentaires doivent pouvoir compter sur leurs propres ressources diversifiées plutôt que d’attendre que les semences et les intrants des monocultures viennent de loin.
  6. Assurer l’égalité d’accès aux soins de santé, aux matériels et au soutien aux populations autochtones et aux communautés locales touchées par la pandémie COVID-19 et ses conséquences. Cela devrait être adapté à la culture et à la situation des populations autochtones et des communautés locales, y compris la reconnaissance et le soutien aux prestataires de soins de santé autochtones.
  7. Soutenir les communautés indigènes qui prennent la décision de s’imposer un verrouillage ou des limitations pour arrêter la propagation du virus COVID-19 dans leurs communautés. Les peuples indigènes sont déjà confrontés à des défis tels que des installations médicales limitées, des problèmes de santé et des logements surpeuplés.
  8. Cette pandémie accroît l’urgence de reconnaître, d’apprécier et d’adopter l’agroécologie comme stratégie de transformation des systèmes agricoles et alimentaires africains.L’agroécologie est un système d’agriculture durable centré sur l’homme, combinant les connaissances indigènes et la science de pointe, utilisant au mieux la nature pour créer des communautés saines et donnant du pouvoir à un mouvement social qui résiste à l’industrialisation de l’agriculture.

 

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